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Collections numérisées - Université Rennes 2

Henry Ellis

Préface et carte de l'exploration de la Baie d'Hudson par Henry Ellis

Voyage de la baye de Hudson, fait en 1746 et 1747, pour la découverte du passage de Nord-Ouest, Paris, A. Boudet, 1749.
BU Rennes 2, Rés. anc. 57053

Depuis 1497 et l’expédition de l’Anglais John Cabot, l’Angleterre n’a de cesse de chercher le chemin maritime qui permettrait de rejoindre les Indes Orientales par les glaces arctiques du Nouveau Monde. En 1746, Henry Ellis, navigateur et négrier, fait partie d’une compagnie britannique pour la découverte de ce passage du Nord-Ouest. Ce voyage de dix-huit mois, qui conduit la Galiote de Dobbs et la Californie à arpenter la baie de Hudson, Ellis en rend compte dans son ouvrage paru en 1748, peu après son retour en Angleterre. Le présent exemplaire est une des toutes premières éditions en français.

Tandis que dans la première partie de l’ouvrage Henry Ellis rappelle l’histoire des expéditions précédentes, la seconde est une « narration simple naïve » du nouveau voyage auquel il prend part de mai 1746 à juin 1747. Elle se veut d’après le traducteur « un rapport fidèle de toutes les Observations faites sur les Marées, les Côtes, les Caps, les Bancs de sable, les Bas-fonds, Isles etc., et enfin un détail exact de tous les arrangements nécessaires pour réussir dans la Découverte ». Dans sa préface, Ellis prévient le lecteur par ces mots : « Nous n’a[v]ons pas eu le bonheur d’achever la Découverte ». En effet, il faudra attendre 1906 et l’exploration du Norvégien Roald Amundsen pour que le « Passage » soit réellement franchi jusqu’à la ville d’Eagle en Alaska.

Si le traducteur, Gottfried Sellius, dit avoir « sacrifié l’ornement à la fidélité » du récit de H. Ellis, il s’attache également à la véracité des illustrations de l’ouvrage par quelques changements. La carte représentant la route des vaisseaux de l’expédition, jugée« défectueuse », est mise à jour par le géographe Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville grâce aux talents du graveur Jean Lattré. Enfin, dix gravures dépliantes, prenant appui sur l’édition anglaise, sont exécutées par « une main plus habile que l’originale », celle de Jean-Jacques Flipart. Peuples inuits, faune et paysages de ces pays glacés qui rythmèrent l’expédition y sont représentés en taille-douce.

Jeanne Alis